Pêche responsable : les bonnes pratiques
Remettre les poissons à l’eau dans de bonnes conditions, c’est garantir un impact minimal sur le milieu aquatique. Pour cela, il faut connaître et appliquer quelques règles simples, fondées sur de récentes études scientifiques.
3 Principes de base
1 Minimiser le temps hors de l’eau
La meilleure manière de réduire son impact sur le poisson est de le laisser dans l’eau autant que possible. Ne le sortir de l’eau que quelques secondes assure un impact minimal (moins de 10s pour un impact négligeable sur toutes les espèces).
2 Eviter tout contact avec des surfaces sèches!! Le mucus du poisson, couche protectrice de sa peau, est fragile. Toujours manipuler le poisson avec les mains mouillées. Pas de chiffon sec, pas de poisson sur un sol sec ou du sable. Laisser le poisson dans l’eau, ou juste au-dessus,si possible dans une épuisette (à mailles en caoutchouc), ou sur un tapis de réception.
3 Réduire le temps de manipulation!! Pour minimiser l’effort physique et le stress du poisson, utiliser du matériel adapte à sa taille. Le relâcher aussitôt, en le laissant dans l’eau si possible.
Guide des bonnes pratiques
Avant la pêche
Se renseigner sur les réglementations
Bien connaitre les périodes d’ouverture, le matériel réglementé. http://www.federation-peche-paris.fr/808-reglementation.htm
Éviter les saisons de frai
La reproduction est un moment critique du cycle de vie des poissons. Certaines espèces sont particulièrement vulnérables pendant le frai. Il vaut mieux éviter de les rechercher durant ces périodes. C’est le cas notamment du sandre. http://www.sioux-fishing.fr/poisson-riviere/ichtyologie/123-periode-de-reproduction-des-principaux-carnassiers
Attention à l’eau chaude !
Le métabolisme des poissons est lié à la température. Une eau plus chaude entraîne plus de besoins en oxygène et laisse moins d’oxygène disponible. Éviter la pêche d’espèces sensibles comme la truite et l’ombre, ou la pêche en petits plans d’eau, lors des périodes de canicule.
Adapter son matériel
Hameçons Employer des hameçons adaptés à la taille du poisson recherché ce qui facilite la remise à l’eau des prises – que l’hameçon employé soit simple ou triple. Pour les appâts naturels, notamment pour les carnassiers, éviter tout hameçon en forme de J, et préférer une forme à hampe arrondie ou, mieux, des « circle hooks », qui ne se piquent qu’au coin de la bouche du poisson.
Leurres et appâts Pour ne pas que le poisson engame l’hameçon profondément, privilégier les leurres artificiels de taille adaptée aux espèces recherchées. Pour la pêche aux appâts naturels, ferrer a la touche (le ferrage différé n’est acceptable qu’avec des hameçons circle).
Épuisettes Éviter les épuisettes en nylon ou en filet noué, qui peuvent abîmer le mucus du poisson et ses écailles. Utiliser des épuisettes à filet plastifié ou en caoutchouc. En plus, les hameçons ne s’y emmêlent pas et elles se nettoient facilement. Fish grip or not fish grip ? La science a montre que le fish grip (pinces à poisson) peut être très néfaste pour certaines espèces, et sans impact pour d’autres. Dans le doute et en attendant plus de tests de la part des fabricants, éviter le fish grip si des alternatives sont possibles. Son usage doit être réservé à des raisons de sécurité avec des poissons comme le silure (si une prise à la main est rendue impossible par les hameçons). Le fish grip doit être employé uniquement pour tenir le poisson dans l’eau, pas pour le soulever hors de l’eau. Il vaut mieux utiliser les modèles à axes rotatifs.
Réception L’épuisette est utile pour maintenir le poisson dans l’eau. Le tapis de réception est utile pour certaines espèces (silure, carpe, gros brochets) Les produits désinfectants employés par certains carpistes pour notamment badigeonner les blessures dues aux cormorans sur les poissons sont recommandés. Décrochage Avoir toujours une pince a portée de main pour décrocher les poissons efficacement. La pince doit être adaptée aux poissons recherchés. La pince doit aussi pouvoir couper le fil si le poisson a avalé l’hameçon (ce qui ne doit pas arriver si vous employez les bonnes techniques).
Bien manipuler le poisson Limiter le temps de combat Réduire le temps de combat à l’aide de méthodes adaptées (fil de diamètre adéquat) pour réduire la fatigue musculaire du poisson et lui permettre de repartir plus rapidement.
Laisser le poisson dans l’eau
Ne le soulever que quelques instants éventuellement pour une photo, au-dessus de l’eau. Ne jamais le poser sur un sol sec, ou le manipuler avec des mains ou objets secs.
Tenir le poisson correctement
Protéger les organes internes du poisson : ne pas le serrer dans les mains. Ne pas toucher les branchies. Le tenir autant que possible à l’horizontale, une main autour du pédoncule caudal et l’autre main sous les nageoires pelviennes. La prise par la bouche (black-bass, perches) doit se faire sans courber l’échine du poisson.
Prendre de bonnes photos
Apprendre à faire de belles photos de poissons dans l’eau est un plus ! Si vous souhaitez une photo hors de l’eau, tout préparer avant de sortir le poisson de l’eau, et compter 1, 2, 3… pour que le photographe soit prêt. Garder le poisson moins de 10s hors de l’eau pour la photo (cette durée assure un risque négligeable pour le poisson).
Remettre à l’eau… ou réoxygéner ?
Réoxygéner les poissons en leur faisant faire des va et vient dans l’eau n’a aucun effet, ni positif ni négatif, démontré par la science à ce jour. Il vaut mieux laisser le poisson s’oxygéner tout seul en le maintenant face au courant. Lâcher des qu’il se met à nager. Pour évaluer si un poisson est prêt à repartir, on peut vérifier 5 réflexes : si le poisson : – cherche à s’échapper, – se remet tout seul en position verticale en 5 secondes ou moins lorsqu’on tente de le mettre sur le dos, – respire de manière régulière – maintient son œil à la verticale lorsqu’il est placé sur le flanc… …alors le poisson est prêt a repartir. Sinon, il faut attendre qu’il reprenne des forces (risque de prédation).
Pour aller plus loin…
Ces règles sont fondées sur les dernières études scientifiques en date. C’est un domaine qui évolue souvent et elles sont donc mises à jour régulièrement. Bien sur, il s’agit là de règles générales, adaptées pour les poissons d’eau douce français ; l’impact des techniques varie beaucoup selon les espèces. Certaines espèces comme l’anguille sont plus résistantes à l’exposition à l’air. Le brochet est sensible aux épuisettes a mailles en nylon, pas le black-bass… Les réflexes mentionnés ne sont pas techniquement tous des réflexes au sens scientifique mais plutôt des critères qui permettent d’évaluer la fatigue d’un poisson.
Conseils et astuces complémentaires pour être un pêcheur responsable : Conseils_et_astuces_pour_une_peche_responsable.docx
Pour en savoir plus sur les dernières études, le site (en anglais) Keep Fish Wet les répertorie. https://www.keepfishwet.org/ Ainsi que le site de l’IGFA, l’association internationale de peche sportive www.igfa.org